Les cerisiers étaient en fleur. Une légère brise soufflait sur la côte, alors que le soleil réchauffait les habitants de la cité. Le daïmio se promenait avec sa cour, le long du balcon qui surplombait l’océan. Le carnaval barrait son plein. Et les oiseaux se sont tus.
Puis les chiens se mirent à hurler, les chats à siffler et les rats à fuir vers les hauteurs. La mer se retira, laissant de nombreux poissons à la grande joie des pêcheurs. Les habitants, qui sortaient d’un rude hiver, ayant presque fini leurs provisions crurent à un signe des ancêtres, et tous se dirigèrent vers la plage pour participer à la récolte des fruits de la mer. Et le grondement commença.
Presque sourd au début, comme un roulement de tambour au lointain, mais qui se rapproche inexorablement. Le bruit s’intensifia, semblable à une marche cadencée de l’armée, puis se mua en véritable rugissement. Les habitants regardèrent vers l’océan. Et virent le mur d’eau.
Un tsunami de vingt mètre de hauteur surgit de l’horizon, grandissant de plus en plus à l’approche de la côte. Quand il s’abattit sur les terres, il mesurait prêt de trente mètres de haut, surplombant le palais. Le daïmio le fixa durant trois secondes, avant que les flots ne le balayent, lui et sa suite. La vague s’engouffra dans toutes les rues, enfonçant les portes et entraînant tout sur son passage. La plupart des maisons furent balayées sous le choc, les habitants noyés sous des tonnes d’eau. Et le tsunami s’enfonça jusqu’aux cavernes.
Ces cavernes surplombaient la ville et étaient supposées abriter des kamis. Mais ce furent d’énormes rats que les eaux charrièrent hors des boyaux. Un clan de Skavens avait en effet entreprit d’exploiter un gisement de malepierre, et s’efforçait de faire fuir les humains des alentours. Bientôt, une boue chargée d’énergie chaotique redescendit sur la ville, frappant les survivants et enterrant les cadavres.
Les eaux avaient ruiné les cultures, la boue bloqué les routes, plus aucun arbre n’était debout et tous les navires étaient par le fond. Un petit pourcentage de la population survivait encore sur de maigres rations, mais déjà certains, parmi les esprits les plus faibles, avaient succombé au cannibalisme et commencèrent à dévorer les cadavre. La mort et la putréfaction flottait dans l’air.
Un mois après le désastre, les morts commencèrent à se relever et à errer dans les rues dévastées. Les cannibales s’étaient transformés en goules et se disputaient les restes. Une meute de loup-garous pourchassait les quelques survivants encore sains d’esprit. C’est dans cette ambiance de fête qu’arriva Hornet, un petit nécromancien en quête de matière première.
Cet homme, qui avait été le cadet d’une maison noble de Bretonnie, avait mis la main par hasard sur des extraits du livre de Nagash, et s’était lancé dans la nécromancie en dilettante, pour passer le temps. Durant ses études, il avait assisté à des matchs de Blood Bowl et souhaitait monter une équipe. N’ayant pas de relations dans son pays natal, ni accès à suffisamment de ressources familiales, il parcourait le monde à la recherche de cadavres à exploiter. Il était maintenant au paradis.
Il récupéra de quoi monter une équipe, fabriquant ses premiers golems au passage et commençât à les entraîner. Il se rendit vite compte qu’il n’avait pas suffisamment d’expérience dans le jeu pour en faire une équipe compétitive. Il reprit alors ses voyages afin de trouver un entraîneur capable de hisser ses créatures au niveau des champions. Lors d’une de ses haltes à Finnsvik, il prit contact avec l’entraîneur local, que l’on venait de sortir de sa cage. Se dernier cherchait justement à évacuer le pays.
Comme de plus, il était originaire de Bretonnie, il n’eut aucun mal à l’engager. Ils installèrent un camp d’entraînement dans une plaine maudite afin de monter rapidement le niveau de l’équipe. A la fin de l’été, alors qu’une nouvelle saison commence, l’entraîneur CYNIC pense que l’équipe est enfin prête, amis il n’a pas de nom à lui donner.
"Maître Hornet, avez-vous un nom pour votre équipe ?
- Non, c’est indispensable ?
- Oui, si on veut l’inscrire pour cette saison.
- Quel genre de nom donne-t-on d’habitude ? Je veux dire, en dehors de Bretonnie où l’on cherche des noms ronflants.
- En général, on commence par le nom de la ville d’origine des joueurs. J’accolerais bien Rampager derrière, d’ailleurs. Alors, ils viennent d’où vos gars ?"
Hornet se souvient du panneau de bois laqué, à moitié recouvert de lichen, qui marquait la limite de la cité lorsqu’il l’avait quitté. Il avait eu du mal à trouver la prononciation exacte, mais un revenant l’avait bien aidé.
« Fukushima. »