La trêve arrive, et je vais la passer avec ma nouvelle famille de ZOK. Et je me pose des questions. Est-ce vraiment la famille dont j’ai besoin ? Combien de temps passerais-je avec elle ? Comment allons-nous terminer notre histoire ? La tradition, chez ZOK, pour les fêtes, c’est de se mettre minable. Et ils ont une boisson fermentée à partir des restes de leurs anciens. Un tord-boyeaux. Le Qointrau. « Qointrau ? Il n’en faut ! » semble être leur cri de ralliement depuis les premières tombées de neige.
En parlant de neige, on a ramené les nordiques à la maison avec un match nul en cadeau, et sans leur casser les pattes. Quelle tristesse. Les gars y ont mis du coeur, je leur avais dit que ce match avait une importance particulière pour moi. Mon 100e match. Mais ils ont préféré faire un match sans. Et là, tout bourrés qu’on est, les entraînements sous les neiges, je crois qu’ils vont être zappés et qu’on va arriver la fleur d’oranger au fusil contre les ratounets de la Malousse. La Moulasse, pardon, je bafouille même mon nez cri. Bref, bonne fête cher cahier, et à l’année prochaine pour de nouvelles lettres !
La trêve des fêtes, chez ZOK, c’est comme une fin de semaine normale. Sauf que le menu principal change. Au lieu de la purée de squigs, on a du ragoût. Du moins, c’est ce que j’ai compris. Mais visiblement, ce serait du rat d’égoût à l’origine. Ou du goût de rat ? Bref, je n’essaie pas d’imaginer. Mais les gars semblent vraiment apprécier ça.
Et voilà que ça tombe pile poil avec notre calendrier. On va bientôt affronter les Célérats. Ils font figure de favoris de la poule, et le coach à leur tête n’est pas n’importe qui. Il s’agit de Mr La moulasse. Qui a coaché ZOK au Dragonbowl, avec quelques succès.
Alors je me suis dit que pour motiver les gars, j’allais leur faire miroiter un ragoût de moulasse. Que ça leur donnerait force et succès, qu’ils pourraient se faire ragoput plus souvent. Espérons que cela fonctionne.
A noter que je soupçonne des espions de traîner près de notre camp d’entraînement. La page P de mon carnet a en effet disparu. L’ayant écrite après une soirée Qointreau, je me demande bien ce que le voleur y a lu de si intéressant pour la voler … Une inspiration géniale ?
Un troll s’est approché du camp de ZOK, l’autre nuit. Je ne l’ai pas vu, mais les gars en discutent beaucoup. Ils veulent m’envoyer en tant que missère le voir, pour qu’il s’entraîne avec nous. Alors, déjà, les trolls, j’évite. Mais tout seul, j’évite encore plus. Et puis, pourquoi avoir un troll, maintenant, alors que l’équipe fonctionne plutôt bien ? « Pour balancer les petiots ! » qu’on me dit. Et là, oui, un troll pourrait nous servir. Autant qu’une catapulte, en fait.
Bon, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai demandé au mékano de venir avec moi. C’est lui qui prépare les bombes de Booma ! Et il a accepté de m’accompagner, parce qu’il va tester sa nouvelle idée : une tronçonneuse ! Elle est spéciale, sa tronçonneuse, mais je crois que sur le chemin, je vais essayer de lui donner l’envie de venir la tester aussi sur le terrain.
PS : on m’a encore volé un feuillet, le S, ma page « Spéciale » ! Est-ce un coup des voleurs skavens en prévision du grand match de ce week-end ?
Cela fait quelques temps que je n’ai pu m’épancher sur ce cahier. Et la raison en est simple : un voleur ! Et oui, durant mon absence pour aller diriger les Oilean Na Clairsi vers un brillant trophée de meilleur jeu de passe aux Korrigans, un vil être a pénétré mes quartiers pour me dérober mon précieux carnet. Que pensait-il y trouver ? Mes plans de jeu ? Mes tactiques ? La recette d’une potion de force ? De quoi me faire chanter ?
Je ne sais pas, mais après avoir retourné le camp de ZOK de fond en comble, je l’ai repéré, me narguant. Un petit être velu, rougeâtre, ailé, cornu. Et je l’ai coursé, lui jetant tout ce que j’avais sous la main.
Puis il est passé près d’Erstate IV, en phase de reprise après son premier match et son mois de repos (son agent m’a indiqué qu’il souffrait d’asthme). Et Erstate, en bon lanceur troll, s’en ai saisi et a tenté un lancer. Qu’il a raté, évidemment. Le pauvre gusse a fini sur l’établi du Mékano, en train de rafistoler un engin étrange. Déchiqueté le voleur. Et de la pulpe rose partout partout. Et visiblement, notre Mékano aime cette couleur et le goût.
Ca a fait rigoler les gars, c’est bien, mais on va pas gagner nos matches comme ça. Parce qu’il reste deux matches, et la Choko nous tend les bras. Dans mon prochain feuillet, je parlerai cuisine.
C’est ce qu’on entend depuis plusieurs jours dans le camp de ZOK. Notre cher H.Lo Kutty, mékano de sa fonction, s’est mis en tête de dépecer de l’adversaire. Il a conçu tout exprès une sorte de tronçonneuse. Malheureusement, il ne débite pour l’instant que de sacs remplis de paille, des mannequins d’entraînement. Et ces mannequins me sont donc inutilisables pour les entraînements de l’après-midi de l’équipe. Alors qu’elle en aurait bien besoin !
Ce soir, les elfes du Feary Glade débarquent dans ZOK. Et Kutty aimerait bien goûter à de la viande elfe qu’il aurait dépecé lui-même. Mais ses « entraînements » ont vidé notre réserve d’huile, et sa machine ne fonctionne plus. Donc, pas de Wouaroum ce soir. Mais si le public est demandeur, peut-être nous accompagnera-t-il et fera-t-il sa première apparition officielle lors de la dernière journée ?
Ah ! Wouaroum encore ! Il a dû trouver un fond de cuve quelque part.
Il y a de nombreuses années, alors que je n’étais qu’un coach débutant, j’ai suivi quelques cours de mathématiques à l’académie de Nuln. Des équations, des probabilités, j’en ai bouffé. Et donc, je sais que nos probabilités d’être champions cette année sont nulles.
Par contre, ZOK a encore des chances de repartir avec un trophée : la pire attaque. Mais pour cela, nous devons d’abord affronter la Samba du Démon, dans leur stade flambant neuf. Ce sera la première fois que je vois des démons sur un terrain de Blood Bowl. Mes joueurs tiendront-ils leurs nerfs ? J’espère surtout qu’ils feront enfin preuve de violence, en se mettant au niveau de leurs adversaires (un peu au-dessus, tant qu’à y être).
Et si on en revient à nos équations, une victoire ferait du bien, mais risquerait de nous éloigner de notre titre. Par contre, il y a toujours le titre de la Mini-Choko, que je garde au chaud dans ma valise (je suis prêt à partir dès que je sentirais le vent tourner). Et pour conserver ce titre, il faut que je guide ZOK vers son summum. Pas de grosses blessures, un moral au beau fixe, ça va pas être de la tarte. Et mes études sont loin. Dure dure l’équation.
Depuis quelques semaines, et la terrible annonce de notre non-qualification en Choko BN, ZOK résonne d’une étrange litanie. « YOLO ! ». YOLO par-ci, YOLO par-là. Est-ce un retour vers leurs anciens dieux ? Un retour vers leurs origines primitives, d’avant que je ne les éduque à l’art du Blood Bowl ? Je ne saurais dire. En tout cas, l’ambiance est étrange, et des percussions incessantes résonnent dans le camp. Les entraînements sont totalement abandonnés, et je me suis replongé dans la littérature des coaches de Blood Bowl.
Je reçois des journaux transmis par squigs-porteurs, à moitié dévorés (les journaux, pas les squigs), et je scrute les bonnes idées dans les rapports de match. De nombreux coaches vaillants ont échoué cette année, d’autres ont atteints leurs objectifs, et nous les affronterons sans doute en Mini-Choko. Cette compétition qui me semble destinée d’année en année.
L’Epique magasine a semble-t-il sorti un hors-série dans lequel le Blood Bowl est expliqué aux enfants, en utilisant mes matches comme contre-exemples. Le coach Croco, grand patron de presse, ferait-il une campagne d’intox ?
YOLO. You Only Live Once, d’après un papier glissé la nuit dernière dans mon courrier. Une langue étrangère inconnue. Mais je m’y mets aussi. Après tout, YOLO ! Ca fait du bien de le hurler avec les gars. Et qui sait, la saison prochaine, je découvrirais peut-être de nouvelles contrées et l’origine de ce YOLO ?
Il règne sur le campement de ZOK comme un air de fin du monde. Dans certaines mythologies du nord, on appelle ça le Ragnarok. Ici, d’après Dok Tora, le seul membre cultivé de ZOK, ça s’appelerait Zi End.
Je n’espère pas que la fin du monde arrive, car j’ai encore d’autres trophées à gagner. D’ailleurs, nous allons nous lancer dans ma reconquête du trophée Mini-Choko très rapidement. Les officiels sont venus récupérer la coupe il y a peu. Je l’avais pourtant bien cachée. J’espère la reprendre dans trois matches.
Pour ça, il va falloir passer à travers les lames des tronçonneuses des Green Destructors. Une tronçonneuse possède un son agréable, uniquement quand elle n’est pas dirigée vers vous. Mais ces Green Destructors semblent animés par l’unique désir de tout massacrer. Brrr.
Zi End résonnne dans le camp. Si c’est vraiment le cas, ce sera la dernière page de ce carnet. Mon paquetage est déjà prévu pour m’enfuir de ZOK en cas de défaite honteuse. On ne sait jamais. Si ce n’est pas la fin du monde, je ne veux pas non plus que ça soit ma fin tout court.
Le bombardier ? Il a du sentir le vent tourner et s’est converti à la Samba
On verra pour que je passe le récupérer un de ces 4. Tu me diras si t’as réussi à obtenir des trucs sympas avec la plaque de tampons. Merci de prévenir en tout cas !
