Il était là assis au pied d’un arbre à relire un vieil almanach maintes fois plié et déplié, retraçant une décennie de duels déséquilibrés entre courageux entraineurs poussant des ptits bonhommes sur un plateau, beuglant et jetant des dés.
« Qu’étaient ils devenus toutes ces gloires du passé ? » dit Croco à haute voix. « Ces gars avec qui j’avais jouté, sué, picolé » … « Ah je vous ai bien aimé bandes de gros chattards de merde avec vos ptits bidons à bière de bibendum chamallow ! »
Sans le savoir, il venait de lancer à la volée une incantation à la gloire de Gozer, déesse de la mort.
En un instant, une nuée de revenants venait d’être libérée ! Il fallait les attraper, impossible ! Comment allait-on pouvoir faire …
Ah ces petits dimanches tranquille à la maison. Papy Croco s’installe dans son jardin après son traditionnel braséro pour une petite sieste à l’ombre du mur du garage dans le jardin.
Sourire aux lèvres de béatitude digestive, la détente arrive vite et de drôles de rêves lui passent déjà dans la tête … « Croco tu m’inspires », « Bah doudou tu viens plus aux soirées là », « Putaing les humaings », « T’es sûr de toi là ? », …
« Mais mais mais … c’est pas dans ma tête en fait, ça vient de derrière le mur ces conneries. Oui c’est ça, c’est dans le Crocobowl toutes ces voix. »
D’une foulée et un grand grincement caractéristique, il ouvre à la volée le portail et … damnation, ils sont là ! Les fantômes libérés, tout verts fluo ! Ils virevoltent en se poilant autour de l’objet suspendu au plafond. Un lustre ? Une bandelette collante tue mouche ? Un nœud de pendu ? Non, rien de tout ça, c’est LE CROCOBOWL STADIUM qui les attire.
Un fantôme à forme de revenant avec une drôle de bosse dans le calebute se projette vers Croco.
Dans un hurlement le spectre lance "prend mes dés prend mes és tout chauds hahahahahahaha " et il le traverse.
Croco pousse un cri de frisson et s’essuie le torse pour retirer la slime gluante.
" Nom de Zeus, qu’est ce que c’est que ça encore" …